Donnerstag, 26. Januar 2017

WikiLeaks et Edward Snowden saluent la réduction de peine 

de Chelsea Manning par Obama

La lanceuse d’alerte, qui avait fourni des documents confidentiels de l’armée américaine à
WikiLeaks, purge une peine de trente-cinq ans de prison.
Le Monde.fr avec AFP | 17.01.2017 à 22h42 • Mis à jour le 18.01.2017 à 10h16 | 
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Chelsea Manning, en 2010.

C’est peut-être la plus symbolique des décisions prisespar Barack Obama à trois jours de la fin de son mandat : le président des Etats-Unis a annoncé, mardi 17 janvier, qu’il commuait la peine de Chelsea Manning, condamnéeà trente-cinq ans de prison pour avoir fourni des centainesde milliers de documents confidentiels de l’armée américaineau site WikiLeaks. La lanceuse d’alerte sera libre en mai. Chelseanée de sexe masculin sous le nom de Brradley Manning avait notamment été  condamnée pour avoir copié, puis transmis à WikiLeaks des rapports de larmée américaine en Afghanistan et en Irak. Ces documents, qui montraient notamment l’ampleur des dommages

subis par les civils irakiens durant l’occupation américaine, avaient été largement couverts par
la presse internationale, dont Le Monde. Elle avait également fourni à WikiLeaks la vidéo dite
« Meurtre collatéral », montrant le pilote d’un hélicoptère de combat américain ouvrant le feu
sur des civils désarmés dans une banlieue de Bagdad.
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Chelsea Manning (à l’époque le soldat de première classe Bradley Manning) à sa sortie de la cour martiale qui l’a condamnée à 35 ans de réclusion, le 30 juillet 2013.
Dénoncée par un hackeur auprès duquel elle avait évoqué avoir transmis les documents,
Chelsea Manning avait été arrêtée en juin 2010, détenue au secret, puis jugée par une cour
martiale, qui l’a condamnée en 2013 à trente-cinq ans de prison. Chelsea Manning, qui a
plaidé coupable, était visée par plusieurs chefs d’accusation, notamment d’espionnage et
de collusion avec l’ennemi. Si le second n’a finalement pas été retenu, elle a bien été
condamnée en vertu de l’Espionage Act, une loi de 1917, qui lui a valu la plus longue
peine de prison jamais infligée à un lanceur d’alerte.

Conditions de détention sévères

Détenue à l’isolement dans la prison militaire de Fort Leavenworth (Kansas), dans des
conditions que ses défenseurs jugent insupportables en raison de sa fragilité psychologique,
Chelsea
Manning a engagé une procédure de changement de sexe, longtemps refusée par l’armée.
Elle a tenté à deux reprises de se suicider depuis son incarcération, une première fois en
juillet  2016, puis une seconde fois en octobre, lorsqu’elle était à l’isolement pour la punir
 de sa première tentative de suicide. Saisi de son dossier, le rapporteur des Nations unies
sur la torture a considéré que ses conditions de détention étaient « cruelles, inhumaines et
dégradantes, à la limite de la torture ».
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Le quartier disciplinaire de Fort Leavenworth, au Kansas.
Plusieurs associations, ainsi que le lanceur d’alerte Edward Snowden, demandaient à
Barack Obama sa libération. M. Snowden a félicité mardi soir Chelsea Manning pour sa
prochaine libération, la remerciant pour « tout ce qu’elle a fait ».

Intervention de Barack Obama

Depuis plusieurs jours, l’entourage de la Maison Blanche laissait entendre que la peine
de Chelsea Manning pourrait être commuée – une grâce complète restant hors de
question pour la présidence des Etats-Unis.
En novembre, Chelsea Manning avait envoyé une lettre à Barack Obama. « Je ne
demande pas un pardon pour ma condamnation, écrivait-elle. Je comprends que mes
actes ont eu des conséquences, et que ma condamnation par la cour martiale restera
à jamais dans mon dossier. La seule clémence que je demande est d’être autorisée à
 sortir de la prison militaire où j’ai passé six années à l’isolement, alors que je n’ai
jamais voulu nuire aux intérêts des Etats-Unis ou à d’autres soldats. »
Peu après l’annonce de la Maison Blanche, WikiLeaks s’est félicité de la libération prochaine
de Chelsea Manning, évoquant une « victoire ». Mais cette victoire pourrait avoir des
conséquences complexes pour l’organisation : son fondateur Julian Assange, qui vit depuis
plusieurs années dans l’ambassade d’Equateur à Londres pour échapper à une extradition
vers la Suède dans une affaire de viol présumé, avait promis le 12 janvier que « si Obama
accorde sa clémence à Manning, [il] acceptera d’être extradé vers les Etats-Unis, malgré le
caractère clairement anticonstitutionnel du dossier monté par le département de la justice ».
Une enquête est toujours ouverte contre lui aux Etats-Unis pour publication de documents
secret-défense.
Nombre de ténors républicains ont exprimé, eux, leur mécontentement. Le sénateur John McCain
a dénoncé « une grave erreur » qui risque « d’encourager d’autres actes d’espionnage et d’affaiblir
la discipline militaire ».

En savoir plus sur http://www.lemonde.fr/ameriques/article/2017/01/17/la-peine-de-chelsea-
manning-commuee-par-barack-obama_5064344_3222.html#K9fSy1PgkvWD4mjK.99


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