Sonntag, 31. Januar 2016

Crise migratoire de l’UE :

arrêtez les guerres

illégales, n’accusez pas

les victimes

Une petite fille irakienne sur l’île de Lesbos, en Grèce, le 22 janvier 2016
© Giorgos Moutafis 
Source: Reuters
Une petite fille irakienne sur l’île
de Lesbos,en Grèce, le 22
janvier 2016

Les dirigeants européens, complices des guerres illégales menées par
 l’OTAN dans l’intérêt des Etats-Unis, doivent être tenus pour responsables
des crimes de guerre et crimes contre la paix, au lieu de blâmer les
réfugiés, estime Finian Cunningham.L’Europe est sur une pente
dangereuse et glissante d’une xénophobie et d’un racisme croissants
engendrés par l’afflux des réfugiés. La nouvelle loi sur la confiscation
au Danemark est le signe d’un climat sombre et pernicieux.

Mais, la véritable réponse au problème est de s’attaquer au soutien
de l’Europe aux guerres criminelles de Washington. En d’autres
termes, les citoyens d’Europe doivent s’adresser à la cause profonde
du problème, au lieu de réagir aux symptômes. Nous devons punir
les coupables, pas les victimes.L’Europe est sur une pente dangereuse
et glissante d’une xénophobie et d’un racisme croissants engendrés par
 est le signe d’un climat sombre et pernicieux. Les gouvernements
européens sont accusés de crimes de guerre, mais nous leur permettons
de se sortir d’assassinats de masse. Nous devons exiger des
sanctions légales et les poursuites judiciaires des chefs de
gouvernement sur ce qui constitue d’énormes violations du droit
international.
Les gouvernements européens sont accusés de crimes de guerre,
mais nous leur permettons de se sortir d’assassinats de masse.
Puis, lorsqu’on est face à un problème secondaire qui est le
déplacement massif de réfugiés des zones de guerres et de
conflits – que nos gouvernements ont fomenté – nous nous
entêtons illogiquement et lâchement à accuser les victimes
de la criminalité de nos gouvernements.
Une partie de la dénonciation publique des coupables impliquerait
tenir ces membres européens de l’alliance militaire de l’OTAN
gouvernée par les Etats-Unis responsables aux yeux de la loi
internationale. Les chefs de gouvernement et dirigeants militaires
devraient comparaître pour crimes de guerre et crimes contre
la paix. Les preuves sont là. Le fait que les gouvernements
européens ont mené des guerres douteuses à l’étranger, en tou
te impunité, est la véritable honte et la racine du problème.
Les guerres en ex-Yougoslavie, en Afghanistan, en Irak, en Libye,
en Syrie et en Ukraine ainsi que les assassinats au moyen de
drones commis au Pakistan, en Somalie, au Yémen, plus les opérations
militaires secrètes au Mali, au Niger et en Côte-d’Ivoire ont toutes
impliqué la complicité des membres d’Etat européens. La Grande-Bretagne
et la France en particulier se sont le plus impliqués dans des interventions
militaires menées par l’OTAN, gouverné par les Etats-Unis, qu’il
s’agisse d’opérations déclarées ou d’opérations secrètes, respectivement
en Libye et en Syrie.
 La Libye représente probablement le cas le plus flagrant de guerre illégale conduite par l’OTAN
Le nombre incalculable de personnes déplacées à travers l’Asie Centrale, le Moyen-Orient
et l’Afrique est le résultat direct du militarisme européen en conjonction avec celui de
Washington. Même l’intervention française au Mali et en République centrafricaine
sont contestables au regard du droit international. Les deux ont été lancées sans
résolution du Conseil de sécurité des Nations Unies.
Au cours des cinq dernières années, la Libye représente probablement le cas le plus
flagrant de guerre illégale conduite par l’OTAN et ses membres européens, y compris
la Norvège, le Danemark, le Pays-Bas et l’Italie en plus de la Grande-Bretagne et
la France. Ces pays, ainsi que les Etats-Unis ont violé le mandat de l’ONU pour
bombarder le pays d’Afrique le plus prospère et le plus stable jusqu’à le transformer
en un chaos sanglant. Des milliers de civils ont été tués durant les sept mois de
blitzkrieg américano-européen, qui a connu son point d’orgue avec l’assassinant
cruel du leader Mouammar Kadhafi.
La Libye a été saccagée et réduite à un Etat en faillite, envahie par des groupes
extrémistes illégaux et armés, et ce sont les gouvernements européens qui sont
les auteurs de cette plongée dans le barbarisme. Pourquoi dans une Europe
soi-disant civilisée, respectueuse de la loi et récompensée par des Prix Nobel,
on n’entend pas les appels à la justice pour ces crimes atroces ?
Et pourtant, il y a une semaine, les chefs militaires américains et européens 
appelaient à encore plus d’intervention en Libye et en Syrie. Cette déclaration
d’intervention militaire – bien que son but énoncé est de «combattre le
terrorisme» est en soit un acte d’agression illégale au regard de la loi
internationale, a prévenu l’illustre avocat spécialisé dans les crimes de
guerre Christopher Black lors d’un échange avec l’auteur de cet article.
Donc, où est passé l’indignation publique et les appels à la poursuite
judiciaire pour cet excès flagrant de plus de criminalité par nos
gouvernements européens et leur allié américain ? Même si certains
pays n’ont pas été directement frappés par l’armée de l’OTAN, tels que
l’Erythrée, le Soudan, le Cameroun, les réfugiés originaires de ces
endroits viennent en Europe en grande partie à cause de la porte
ouverte vers l’Europe qu’est devenue la Libye après avoir été détruite
par l’OTAN.
 Les réfugiés viennent en Europe en grande partie à cause de la
porte ouverte vers l’Europe qu’est devenue la Libye après avoir
été détruite par l’OTAN
Cette semaine, on a vu le Parlement danois voter des mesures qui
permettent à sa police de confisquer les biens d’une valeur
supérieure à 1 300 euros aux demandeurs d’asile. Cette action
a suscité une controverse internationale au sujet des craintes
d’atteintes aux droits de l’Homme portées par les autorités danoises.
La loi danoise n’est qu’un exemple d’une longue litanie de mesures
indiquant que l’Europe devient un lieu de plus en plus hostile envers
les réfugiés. Des pays tels que la Hongrie, la Slovénie, la Pologne
etl’Autriche ferment leurs frontières. Même l’Allemagne et la Suède,
précédemment plus ouvertes, réduisent leur admission des réfugiés
et renvoient de nombreux d’entre eux là d’où ils viennent.
D’un autre côté, c’est compréhensible que les habitants de différents
pays s’inquiètent de l’augmentation du nombre des étrangers. Surtout
lorsque les étrangers sont visiblement différents du point de vue de
leur couleur de peau, de leurs habits et de leurs pratiques religieuses.
Allons à l’essentiel. Les musulmans d’Afrique du Nord et du Moyen-Orient
représentent un problème pour de nombreux Européens. La recrudescence
des attaques sexuelles dans des villes Allemandes et suédoises qui auraient
été commises par des «jeunes hommes d’apparence arabe» a alimenté une
réaction populaire. Mais, il existe le danger d’une sur-réaction hystérique
qui nourrit les intérêts politiques des groupes racistes. Un dessin d’un journal
satirique français représentant le petit garçon syrien mort noyé le montrant
comme un prédateur sexuel après avoir grandi est une incitation irresponsable
et méprisante.
Tout comme qualifier les réfugiés de «sympathisants des terroristes». Suites
aux attaques djihadistes terroristes à Paris le 13 novembre, la France et
la Grande-Bretagne ont connu une spectaculaire augmentation des attaques 
aux relents antimusulmans. Les terroristes de Paris ont pu avoir infiltré
la foule des réfugiés syriens en Europe. Mais, une véritable attention
doit être portée sur le pourquoi et le comment ces djihadistes sont venus
en Syrie en premier lieu, et sur le pourquoi des millions des gens ont été
déplacés de ce pays.
Cette semaine, on a également signalé que les demandeurs d’asile en
Grande-Bretagne sont obligés de porter des bracelets de couleur vive
afin de bénéficier des distributions de nourriture. Ce type d’identification
visible a eu quelques conséquences fâcheuses : certaines de ces
personnes ont été molestées dans la rue, a rapporté The Guardian.
 Le vrai problème est que les citoyen européens ne tiennent pas
responsables leur gouvernements sans scrupules
Autre mesure, les portes des maisons des demandeurs d’asile dans la
ville britannique de Middlesbrough ont été peintes en rouge par les autorités
locales. Encore une fois, la ségrégation a conduit à des attaques menées par

des voyous racistes.
Officiellement ou non officiellement, l’Europe devient une forteresse raciste,
xénophobe. Etant donné l’historique de guerres du continent lui-même,
e déplacements de population, de fascisme, de persécutions génocidaires,
cela aurait dû être profondément troublant qu’une fois de plus, il se
trouve sur une pente glissante vers une telle mentalité nihiliste.
C’est doublement inquiétant lorsqu’on entend des apologistes des
mesures radicales contre les réfugiés parler de «préserver le
sang et la culture européenne». Etant donné les millénaires
d’immigrations en Europe, de quel «sang pur» parlons-nous, à
l'exception de pernicieuses notions mythiques ?
Comparer l’Europe à un bateau surchargé de migrants en train de couler
est aussi stupide qu’irresponsable. L’admission par l’Europe d’un million
de réfugiés l’année dernière s’élève à 0,2% de sa population de 500
millions de personnes. L’accueil par le Danemark de 21 300 demandeurs
d’asile l’année dernière représente moins de 0,4% de sa population nationale.
La «crise» des réfugiés en Europe se transforme en une panique xénophobe
et irrationnelle qui n’est pas justifiée par les faits. Elle amène les gens sur
un dangereux territoire politique fait de persécutions, de discrimination
raciste et en fin de compte, en sociétés fascistes qui empiètent sur tous
les droits des citoyens.
Bien plus important encore, l’hystérie déplacée à propos des réfugiés
distrait du vrai problème. Celui qui consiste à dire que les Etats européens
sont complices des guerres d’agression illégales et d’interventions secrètes
de changement de régime.
Les leaders politiques tels que le britannique David Cameron et le français
François Hollande ainsi que Nicolas Sarkozy avant lui doivent être poursuivis
par les cours internationales pour crimes contre la paix. Le vrai problème
est que les citoyens européens ne tiennent pas responsables leur
gouvernements sans scrupules. Punir les coupables, pas les victimes.
Si on ne résiste pas à la tyrannie hors-la-loi, alors, nous serons ses
prochaines victimes.
Les opinions, assertions et points de vue exprimés dans cette section
sont le fait de leur auteur et ne peuvent en aucun cas être imputés à RT.

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