LE CRAN DÉNONCE LE MUSÉE DU QUAI BRANLY
Le CRAN dénonce la direction du musée du Quai Branly qui a mis en vente un livret pédagogique sur l’esclavage dans le cadre de sa nouvelle exposition, « The Color line ». On y apprend entre autres que les esclaves avaient une vie plus ou moins « agréable », et que le Civil Rights Act de 1964 marque « la fin de la discrimination raciale » aux Etats-Unis. Dans ce livre pour enfants, tout est fait pour minimiser en outre la responsabilité des Européens dans la commission de ce crime contre l’humanité.
Quelques jours plus tôt, le même musée organisait une réunion très discrète pour discuter des moyens de ne pas restituer au Bénin les trésors pillés pendant la Colonisation. Alors que le président Patrice Talon a adressé à la France une demande officielle, les participants de cette réunion envisageaient, semble-t-il, de « prêter » ces biens au Bénin, pour une durée limitée, moyennant finances. En d’autres termes, le voleur ou le receleur entend louer à la victime les trésors qui appartiennent à celle-ci.
« Tout cela ne nous étonne guère. Il ne s’agit pas de dérapages ponctuels. Le colonialisme et le racisme sont dans l’ADN du musée. Loin d’être le lieu du dialogue interculturel, le Quai Branly est au contraire le lieu du pillage interculturel. La direction du musée n’est manifestement pas très éloignée de François Fillon, qui affirmait récemment que la Colonisation avait été un »partage des cultures »», a déclaré Louis-Georges Tin, le président du CRAN.
« Depuis le 20 juin 2016, le nouveau nom de l’institution est Musée Quai Branly Jacques Chirac, a rappelé Ghyslain Vedeux, administrateur du CRAN. Et même Jacques Chirac, sur qui il y aurait beaucoup à dire dans ce domaine, reconnaissait : « Il faut avoir un peu de bon sens, je ne dis pas de générosité, de bon sens, de justice, pour rendre aux Africains je dirais ce qu’on leur a pris »https://www.youtube.com/watch?v=Qo7IxdzywXk. Par conséquent, le musée devrait éviter de s’opposer à celui dont il porte désormais le nom », a ajouté Ghyslain Vedeux.
C’est pourquoi le CRAN demande à être reçu par Stéphane Martin dès que possible. D’une part, il convient de s’assurer que les livres qui, paraît-il, vont être corrigés, ne soient pas aussi racistes et stupides que la version première. D’autre part, en matière de restitution, il s’agit de connaître la position du directeur musée qui, normalement, en bon fonctionnaire, devrait se contenter d’exécuter les ordres de son ministère de tutelle.
« Il semble que, sortant de son devoir de neutralité, Stéphane Martin, le directeur du musée, veuille s’opposer à toute restitution. Si cette hypothèse se confirme, il faudrait qu’il fasse attention. Si le gouvernement accède à la demande du Bénin, comme nous l’espérons, son attitude pourrait alors être interprétée comme une obstruction à son ministère de tutelle, et il sera peut-être contraint de présenter sa démission », a mis en garde Louis-Georges Tin.
Louis-Georges Tin
Président du CRAN
tin@le-cran.fr
Président du CRAN
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