Elle n'a pas peur d'être à contre-courant. Charlotte Rampling était invitée ce matin sur Europe 1 pour parler de son prochain film, 45 ans (dans les salles mercredi 27 janvier) pour lequel elle a décroché une nomination à l'Oscar de la meilleure comédienne face à Cate Blanchett (Carol), Brie Larson (Room), Jennifer Lawrence (Joy) et Saoirse Ronan (Brooklyn). "Être dans le palmarès, c'est indéniable, c'est déjà une victoire", s’est réjoui Charlotte Rampling. "On rentre dans le cercle privé, très select, le grand club du cinéma qui est l'académie des Oscars".
Un grand club qui est traversé par une petite crise puisque des comédiens célèbres ont appelé au boycott de la cérémonie cette année. Will Smith, Jada Pinket, Spike Lee ou encore Michael Moore ont annoncé qu'il ne se rendrait pas à la manifestation pour dénoncer l'absence d'acteurs afro-américains dans les nominations.
"Peut être que les acteurs noirs ne méritaient pas d'être dans la dernière ligne droite"
"C'est du racisme anti-blanc", d'après Charlotte Rampling, interrogée sur cette polémique. "On ne peut jamais savoir si c'est le cas mais peut être que les acteurs noirs ne méritaient pas d'être dans la dernière ligne droite", explique l'actrice qui, contrairement à Spike Lee, est contre l'instauration de quotas pour les minorités dans le cinéma. "Pourquoi classer les gens ?", s'est interrogée la comédienne qui a perdu son compagnon de longue date il y a quelques mois
"On vit dans des pays où on est plus ou moins accepté, mais il y aura toujours des problématiques : lui il est moins beau, lui il est trop noir, lui il est trop blanc. Il y aura toujours quelqu'un qui sera trop. On va classer tout ça pour qu'il y ait des milliers de minorités partout ?", interroge la comédienne. "Mais eux, ils se sentent comme une minorité, ils pensent 'nous, on est des acteurs noirs et on n'existe pas suffisamment'", la relance la journaliste. "No comment", lui réplique Charlotte Rampling, visiblement désireuse de mettre fin à la conversation.