Amancio Ortega, pour ceux qui ne le connaissent pas, est l'homme le
 plus discret de la Terre. Il fuit la presse comme la peste, n'a jamais
donné d'interview, et il n'y a qu'une photo de lui, et encore, cette photo
 est dérobée. Sa société Inditex, cotée en Bourse, n'est pas non plus très
 connue du grand public, sauf si je vous dis que, derrière ce nom, on
 retrouve des marques aussi connues que Zara ou encore Massimo Dutti.
Cet homme a engrangé une fortune personnelle évaluée aujourd'hui à
78 milliards de dollars, ce qui fait de lui le deuxième homme le plus riche
 du monde après Bill Gates, fondateur de Microsoft. Si je vous ai dit que
 Amancio Ortega a été l'homme le plus riche du monde durant quelques
 minutes seulement, c'est parce que le site du magazine américain Forbes,
 à l'origine de ce classement des milliardaires mondiaux, calcule cette
fortune en temps réel. Et effectivement, ce 23 octobre, le fondateur de
 Zara a été plus riche que le patron de Microsoft pendant quelques
minutes, avant qu'une hausse des actions de Microsoft ne change la
donne et rétablisse Bill Gates sur son trône !
Si je vous en parle, c'est que ce "sacre temporaire", pour reprendre
 l'expression du Figaro (qui a judicieusement épinglé cette information)
a marqué les esprits. Il démontre que, pour réussir, il ne faut pas
nécessairement être à la tête d'un réseau social ou d'une société Internet.
 Le leader mondial du prêt-à-porter qu'est Zara démontre chaque jour
qu'on peut gagner de l'argent avec des vêtements, à condition d'avoir
développé un business model en béton. C'est le cas de Zara, qui joue
sur la carte de la Fast Fashion (ou "mode rapide"). Autrement dit, ses
 vêtements sont fabriqués en quelques semaines et en majorité en Europe
 ou au Maroc pour des raisons de rapidité. Ces mêmes vêtements, vendus
 à prix sages, n'en sont pas moins inspirés des tendances des derniers
défilés.Voilà en résumé pourquoi Zara dispose de 6.000 magasins dans
90 pays...et aussi pourquoi la société Inditex, propriétaire de la marque
Zara est évaluée aujourd'hui à plus de 100 milliards d'euros par la
Bourse. Or, un homme possède seul quasi 60% de cette société.
Un homme qui refuse les interviews et dont les médias n'ont à
leur disposition, pour parler de lui, qu'une seule photo. Et
encore, elle est floue car elle a été dérobée !