L'ex dirigeant social-démocrate, qui a été chancelier de 1974 à 1982,
 s'est éteint chez lui à Hambourg (nord).
Hospitalisé en août pour une déshydratation et opéré en septembre
pour un caillot de sang dans une jambe, Helmut Schmidt était depuis
 rentré chez lui, à Hambourg (nord), où son état a empiré pendant le
 week-end.
Fumeur invétéré, équipé d'un pacemaker depuis 1981,Helmut Schmidt
 avait été victime d'un infarctus en 2012 et avait subi un pontage coronarien.
Selon le docteur Heiner Greten, interrogé mardi par le Hamburger
Abendblatt, c'était "sa volonté et celle de sa famille" de rester "dans un
environnement familier" plutôt que de subir une nouvelle hospitalisation.
Chancelier en 1974 après la démission de l'autre grande figure de la social-
démocratie allemande, Willy Brandt, Helmut Schmidt avait été reconduit
en 1976 et 1980.
Inflexible face à la violence du groupe d'extrême-gauche "Fraction Armée
rouge" (RAF), homme des réformes sociales et de la détente avec l'Est, le
"chancelier de fer" avait été le premier à dénoncer le déploiement des
fusées soviétiques SS-20, en 1977, et à prôner celui des euromissiles de
l'OTAN.
Européen convaincu, il avait critiqué la manière dont son successeur
Helmut Kohl avait conduit l'unification de l'Allemagne.
Helmut Schmidt a aussi été le "père", avec l'ancien président français
Valéry Giscard d'Estaing, du système monétaire européen (SME).
Retiré de la vie politique depuis plus de 30 ans, il contribuait encore
récemment
 aux débats politiques et intellectuels de son pays, essaimant les petites
phrases drôles ou piquantes.
Auteur d'une trentaine d'ouvrages, il a été éditeur (1983) puis directeur
(1985-1989) de "Die Zeit", l'un des plus prestigieux hebdomadaires
allemands. "C'est un grand Européen qui vient de s'éteindre", a déclaré le
 président français François Hollande.