( ) Comment des dirigeants peuvent-ils s'autoriser à massacrer
leur population du matin au soir ?", a déclaré M. Kagame lors de
 ce discours prononcé à l'occasion d'un dîner de remise de prix de
 l'Unity Club à Kigali.
M. Kagame s'exprimait 24h avant l'expiration de l'ultimatum lancé
 par le président burundais Pierre Nkurunziza à ses opposants pour
 qu'ils déposent les armes, et alors que les relations entre les deux
pays voisins sont au plus bas.
Bujumbura accuse Kigali de soutenir ses opposants, voire de servir
 de base arrière à une rébellion naissante.
Le Rwanda s'inquiète du retour depuis plusieurs mois d'une possible
 présence de rebelles hutu des FDLR au Burundi, dont certains
membres sont accusés d'avoir activement pris part au génocide au

 Rwanda en 1994 et d'éventuels massacres ethniques à grande échelle
 chez son voisin.
Les violences au Burundi inquiètent fortement la communauté inter
nationale
 - dont Washington et l'ONU - qui redoute des violences ethniques à
grande échelle, provoquées par les propos "incendiaires" du camp du
président Pierre Nkurunziza, désireux de mettre fin à la contestation
agitant son pays.
En outre, le président rwandais a estimé que la situation au Burundi
"rappelle un peu celle qui a prévalu ici" au Rwanda en 1994 lors du
génocide, qui en à peine 100 jours à partir d'avril 1994 a fait environ
 800.000 morts essentiellement parmi la minorité tutsi.
"Ils (les Burundais) auraient dû tirer les leçons de ce qui s'est passé
ici," a-t-il déclaré. Il a également vivement critiqué son homologue
burundais,Pierre Nkurunziza qui selon lui "s'enferme" et "se cache".
"Personne ne peut l'atteindre pour lui parler, comment peut-il
prétendre

diriger le pays ?", a-t-il critiqué. "Les dirigeants du Burundi se targuent
d'être des hommes de Dieu, certains sont même pasteurs", a poursuivi
M. Kagame. Le président burundais est pasteur évangéliste convaincu
d'être au pouvoir de par la "volonté divine".
"Mais en quel Dieu croient-ils? ( ) Y-a-t il un endroit dans la Bible où les
 dirigeants sont appelés à massacrer leur peuple?", a ajouté le président
 rwandais.
Paul Kagame faisait allusion aux accusations d'ingérence pesant sur le
Rwanda et renvoyé le Burundi à ses propres problèmes : "Ce sont les
Burundais eux mêmes qui sont responsables de leur situation
", évoquant "ces mauvais dirigeants qui font du mal à leur peuple".